Le quotidien au rythme du Coronavirus
Le quotidien au rythme du Coronavirus

Le quotidien au rythme du Coronavirus

La peur, l’incertitude et le changement radical au sein même de notre quotidien : voici les grandes caractéristiques qui rythment nos journées depuis le Covid-19.

Peut-on dire que ce temps est totalement négatif ? n’est-il pas possible de voir ce temps autrement qu’avec les lunettes de la peur ou de l’incertitude ?

Certes, ce serait absurde d’affirmer que ce temps est celui du bonheur et de la méditation mystique. La réalité est la fatalité de ce virus. Ce qui se passe maintenant en Italie par exemple est une sorte de massacre. De plus, les chrétiens ne peuvent plus se réunir ni pour prier ni pour communier. Le but de cet article n’est pas de nous fournir quelques « bondieuseries » qui seraient accompagnées de quelques rêveries utiles pour la morale et pour procurer aux lecteurs une fausse consolation « sentimentaliste » et totalement déconnectée de la réalité. En revanche, cet article est un exercice spirituel. Il s’agit de retourner par la mémoire à notre quotidien avant le Coronavirus.

Souvent, auparavant, nous vivions dans la trilogie du « Métro, boulot, dodo » et même la messe du dimanche pouvait devenir une tradition systématique et hebdomadaire. Certains ignoraient la messe et la communion et se contentaient d’aller à l’église une fois par mois. Même les chrétiens les plus fidèles et les plus croyants sont souvent tentés de vivre une spiritualité personnelle totalement déconnectée de ce qui se passe dans le monde, une spiritualité déconnectée du prochain. Au-delà de la messe, nombre de familles ne se rencontraient que peu dans la journée : le matin et le soir. Les parents sont au travail toute la journée et les enfants sont à l’école ou la garderie !

Retournons à l’ici, au maintenant, à l’hic et nunc ! Visiblement les grâces du temps habituel sont retirées : pas de communion, pas de prière publique, arrêt des études et du travail. Mais les familles sont ensemble, les peuples sont connectés les uns aux autres, le cercle vicieux du « Métro, boulot, dodo » est stoppé. Dieu a retiré les grâces du temps habituel afin d’offrir à l’humanité de sortir de certains cercles vicieux du quotidien.

Désormais, l’humanité ne sera plus ce qu’elle a été auparavant. Les peuples vivent une expérience ensemble. 

« Tout est grâce » comme disait sainte Thérèse de l’enfant Jésus. On peut dire que cette période sous le Coronavirus est un temps difficile mais aussi un temps de grâce, un temps d’espérance, à l’instar d’un accouchement. Nous devons peut-être nous rappeler qu’afin de parvenir à la résurrection il faut passer par la Croix. Certes rester chez soi n’est pas la même chose qu’être dans le coma, ou travailler jusqu’à l’épuisement comme les infirmiers. Mais nous portons tous cette croix ! Ce temps reste toujours un temps difficile pour les familles en deuil, les malades, les personnes inquiètes pour l’avenir. Mais, au cœur de ces terribles épreuves, pourrions-nous voir ce temps comme un temps où l’humanité peut remettre en question à nouveau sa relation avec la nature, le monde, le prochain et Dieu.  

« La femme, quand elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue ; mais dès qu’elle a mis au monde le petit enfant, elle ne se souvient plus de son angoisse, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde. Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous verrai de nouveau, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie. »

Jn 16, 21-22.

Fr. Cyprien-Marie El-Euchi o.p.

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