L’antienne de l’Espérance :                                          la prière de la Vie Eternelle
L’antienne de l’Espérance : la prière de la Vie Eternelle

L’antienne de l’Espérance : la prière de la Vie Eternelle



Dans la liturgie du temps pascal, le mot « alléluia » est repris de nombreuses fois. Saint Augustin nous dit dans une de ses prédications sur les psaumes que l’Eglise pendant le temps pascal nous fait vivre liturgiquement ce que nous vivrons réellement avec le Christ dans le Ciel.

Dans les prières du milieu du jour et des complies nous trouvons une antienne un peu étrange : Alléluia, Alléluia, Alléluia. Généralement, l’antienne est une phrase qui précède la lecture et qui met l’accent sur un sens précis et clair.  Le rôle d’une antienne est d’aider celui qui prie et permet de se concentrer sur une dimension spirituelle dans sa relation avec le Seigneur. Cette dimension peut être : une action de grâce, une demande de pardon, un verset tiré de la Bible mettant en évidence un attribut divin.

Certaines personnes se posent la question suivante : pourquoi répétons-nous deux fois par jour et durant 40 jours cette antienne qui redit trois fois l’Alléluia ? Pourquoi donnons-nous une importance si grande à ce mot dans la liturgie et la messe ?

Alléluia – « Hallel » en hébreu signifie : Louez le Seigneur ! Ce mot contient non seulement la louange mais aussi la joie. Il est une invitation à la louange joyeuse pour le Seigneur.

C’est pourquoi nous pouvons trouver trois raisons à cette louange. La Création, la Rédemption et la Délivrance finale. Nous louons Dieu car Il nous a créés. Nous louons le Seigneur parce qu’Il nous a sauvés et a rendu possible notre relation avec Lui dans l’Incarnation, la Mort et la Résurrection de Jésus Christ. Nous Le louons pour l’Espérance bienheureuse qu’Il nous offre : quand nous entrerons dans sa Gloire, la fin de la tristesse et de la mort « Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus. Il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni souffrance, car le monde ancien a disparu » (Ap 21, 4).  

Le terme Alléluia est à lui seul une prière, la plus courte de la bible. Une prière pleine de reconnaissance, d’amour, de joie et surtout d’Espérance en Celui qui nous a créés, sauvés et appelés à partager avec Lui sa Gloire éternelle.

Alléluia, c’est le résumé de la vie des saints sur la terre. Tous les saints sont parvenus à faire de leur vie une louange au Seigneur une vie pleine de sa présence, une vie qui Le glorifie.

L’Alléluia liturgique est une anticipation de l’Alléluia final, quand chaque chrétien et fidèle pourra chanter en entrant dans la Jérusalem Céleste après avoir entendu de la part de notre Seigneur : « Bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup je t’établirai. Entre dans la joie de ton Maître ! » (Mt 25, 21).


Nous répétons Alléluia trois fois dans l’antienne de la prière du milieu du jour et pendant les complies afin de prendre conscience que c’est Dieu qui nous a créés, nous a sauvés et que c’est Lui qui nous accordera la délivrance finale. Un Dieu immuable qui donne Espérance, Joie et Salut. Un Dieu philanthrope qui mérite notre louange et notre amour.

Dans un monde menacé d’une crise économique, menacé d’une deuxième vague de Covid-19, faisons de l’Alléluia notre refuge et l’expression de notre confiance et de notre Espérance dans le Seigneur. Amen.

Fr. Cyprien-Marie El-Euchi o.p.

TABELLA