J’établis mon alliance avec vous
J’établis mon alliance avec vous

J’établis mon alliance avec vous

(After the Deluge, David Jones)

Sermon 1ère Semaine de Carême, 2021

Lecture du livre de la Genèse

Dieu dit à Noé et à ses fils :
« Voici que moi, j’établis mon alliance avec vous,
avec votre descendance après vous … »

Un mot a attiré tout particulièrement mon attention dans cette parole de Dieu, mes frères, qui est composée de 4 phrases. Il se répètent jusqu’à 5 fois : il s’agit de l’alliance…

Si nous entrons ce mot dans le moteur de recherche, le plus connu dans le monde (je vais omettre de citer son nom, pour éviter le placement du produit lors de la prédication) nous retrouvons plusieurs annonces de ventes des bagues que les mariés échangent lors de l’échange de consentement pendant les cérémonies matrimoniales autant liturgiques que civiles. Mais je ne vais pas vous parler de l’art métallurgique de la production des alliances mais plutôt de l’alliance, comme le terme latin de la Vulgate veut le dire : pactum. Dans le texte que nous venons d’entendre il s’agit du pacte conclu entre Dieu et l’homme. Mais cette référence matrimoniale n’est pas sans utilité dans notre méditation puisque c’est une figure par excellence du mariage, de ce « mariage » entre Dieu et son peuple.

Si on devait faire, comme nous le demande le pape François, un « procès bref » de ce mariage entre Dieu et son peuple, on devrait se poser tout d’abord la question de savoir si cette alliance répond aux critères que notre discipline nous le demande aujourd’hui, en 2021, mais pas uniquement d’aujourd’hui, puisque déjà Saint Augustin nous a parlé des bona du lien entre les époux. Et bien évidement dans l’alliance entre Dieu et son peuple, nous pouvons parler des époux dans ce pacte – Dieu est l’époux par excellence de son peuple qu’il a choisi pour être son Dieu, et lui pour qu’il devienne son peuple. !

Ce lien, est-il indissoluble ? Oui, puisque nous venons entendre que « le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous, et avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à jamais ».

Et l’unité ? Le texte nous répond tout de suite à plusieurs reprises : « j’établis mon alliance avec vous » ; « l’alliance que j’établis entre moi et vous » ; « l’alliance entre moi et la terre… » etc. Il n’y a pas d’autre Dieu dans cette alliance, ni d’autre peuple qui soit le sujet de cette union intime avec Dieu.

La fidélité est exprimée à la fin de ce texte où Dieu nous affirme que : « les eaux ne se changeront plus en déluge pour détruire tout être de chair ». La parole de Dieu est inchangeable et fidèle à jamais !

D’ailleurs ce texte parle des générations et de tous les êtres vivants. Il nous révèle cette fécondité de l’amour divin. Pas seulement pour le peuple de l’époque de Noé, mais aussi pour nous, aujourd’hui ! Nous sommes les enfants de ce pacte entre Dieu et son peuple !

Enfin Dieu nous donne le signe de l’alliance, ni en or ni en argent, ni pour mettre sur le doigt annulaire de la main gauche ou droite (selon les différentes cultures), mais il nous met l’arc qui a une forme d’un anneau et qui signifie l’union avec nous et lequel nous puissions observer régulièrement pour se rappeler de sa fidélité à jamais !

Je vous invite, je NOUS invite, mes frères à méditer ce mystère de l’union avec Dieu dans la vie de chacun de nous au début de ce temps de carême où nous allons suivre le Christ qui s’est donné entièrement à nous par sa passion et par sa croix et qui par sa résurrection accomplira en nous cette parole de l’alliance entre Dieu et son peuple. Qui accomplira cette nouvelle alliance, qui n’a pas détruit la précédente mais l’a accomplie. Amen.

Fr. Albert Bażyk, o.p.

TABELLA