« Pourquoi ? »
« Pourquoi ? »

« Pourquoi ? »

Méditation pour le troisième dimanche de Carême, sur la première lecture de la messe (Ex 17, 3-7)

Pourquoi nous as-tu fait monter d’Égypte ? – demande aujourd’hui le peuple d’Israël à Moïse. Pourquoi ?

La question du « pourquoi » vient généralement à notre esprit dans les derniers jours de notre vie. Mais en ces jours n’est-elle pas aussi une question qui nous interpelle ? Ce n’est un mystère pour personne, nous traversons en ce temps de carême des épreuves difficiles. Des épreuves qui touchent notre vivre ensemble en raison d’un risque de contamination par un virus dangereux, des épreuves de la solitude, des épreuves de la pauvreté, des épreuves qui touchent nos familles, pas forcément à cause de leurs propres choix. Mais pourquoi de telles épreuves ? Qui plus est en ce temps de carême ?

Hasard ou pas, ce qui est certain ce qu’à chaque carême Dieu nous invite à sortir de « nos Égyptes », à sortir de nos zones de confort où nous nous sentons bien ! Et pour nous, frères et sœurs, quelle est notre Égypte ? notre travail ? nos relations ? notre portable ? notre emploi du temps ?

Dans sa traversée de désert, Israël semble ne pas comprendre ce qui lui arrive… Il se souvient de son Égypte où bien qu’esclave et persécuté il avait l’impression d’être protégé, voire même libre.

Néanmoins Moïse, à la demande du Seigneur, entreprend de lui faire découvrir la vraie liberté, celle qu’offre un bon père a ses enfants : une liberté ou chacun devient responsable de ses actes. Et malgré cela le peuple ne peut s’empêcher de murmurer : « pourquoi ? pourquoi sommes-nous dans ce désert ? Est-ce pour nous faire mourir de soif avec nos fils et nos troupeaux ? » un questionnement qui nous suggère un certain manque de confiance à l’égard de Moïse et donc dans le Seigneur. N’est-ce pas cette confiance qui nous manque aussi pour nous aider à traverser les difficultés qui sont les nôtres, qui touchent notre société, nos pays, nos familles, nos proches ?

Je le répète : quels sont nos Égyptes qui nous empêchent de faire pleinement confiance au Seigneur et qui dans notre vie deviennent notre « Massa », littéralement notre épreuve ? En ce temps de préparation à la célébration à la passion du Christ, oserons-nous l’inviter, l’accueillir dans notre vie, pour nous aider à reconnaître nos limites, nos épreuves, à discerner où se trouve notre Égypte et notre terre promise ? Saurons-nous lui faire confiance, même si nous ne comprenons pas très bien le sens de ce que nous vivons aujourd’hui ?

fr. Albert Bażyk o.p.

TABELLA