Ensemble

Ac 2, 42-47 – « Tous les croyants vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun »

En ces temps durs de confinement, alors que nous nous installons un peu plus dans une routine morne et fade, le printemps continue de déployer ses fastes à nos fenêtres. Et la joie de Pâques réchauffe nos cœurs.  En ces temps si particuliers, et au combien durs, il s’agit « d’ être et de durer », comme aimait à le dire un certain Marcel Bigeard.

Or, qu’est-ce que c’est (d’être, ou de faire) Eglise aujourd’hui ?

C’est d’abord et avant tout être ensemble. Former un corps. Le champ lexical ici est celui de l’unité, de la communion. Ce texte décrit en quelques mots l’union merveilleuse qui régnait au sein de l’Eglise de Jérusalem instituée et gouvernée par les apôtres juste après la Pentecôte. Tous les verbes sont à la troisième personne du pluriel et le pronom « tous » est le plus cité : 5 fois. On ne fait pas Eglise seul. C’est l’appartenance à un même corps qui nous donne la force de tenir dans la foi.

C’est ensuite le partage. Partage de nourriture, de biens, et d’argent. Mais aussi d’espaces de vie et de moments forts. La mise en commun commence par la fraction du pain, principe de l’union des âmes entre elles et déjà Sacrement Eucharistique.

C’est aussi la prière, d’abord commune, mais aussi personnelle, par la communion de pensée. Si nous ne pouvons pas tous aujourd’hui « fréquenter assidument le Temple », nous pouvons nous unir les uns aux autres par la prière. 

Enfin, ce texte nous place devant l’idéal de la vie commune telle que pratiquée par les apôtres et telle que nous essayons de la vivre ici : avec perfection. Elle est, comme le disait Saint François de Sales : « la droite voye pour arriver à Dieu ».

Ne nous y trompons pas. L’enjeu est bien réel. Il s’agit de faire Eglise là où nous sommes. Chez nous, à la maison. Que nous soyons seul, en famille, entre amis ou en communauté. Le nombre importe peu. Il suffit d’être ensemble, physiquement ou par la prière. De chercher Dieu ensemble, de partager, de vivre avec Lui. Car, comme le dit l’évangéliste Mathieu au chapitre 18, verset 20 « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. ». La charité est le moyen premier qui nous est donné pour atteindre la perfection de la vie chrétienne. Ensemble.

En ce temps pascal, l’enjeu est de redécouvrir ce Dieu qui sans cesse vient nous rejoindre et habiter parmi nous. Au cœur de nos vies, dans nos appartements, dans notre ennui, il vient. Il recherche le cœur à cœur. Il désire ardemment que nous lui offrions tout ce qui fait notre quotidien : joies, peines, disputes, ennui, lassitude, désespoir. Il prend tout. Déchargeons nous. Offrons-lui tout. Vivons ensemble de cette joie profonde qui nous anime : la joie de nous savoir ensemble enfants d’un même père, et frères et sœurs en Jésus Christ ressuscité. Pour que la joie de Pâques jaillisse en nos cœurs et par nos bouches. Ensemble.

fr. Etienne d’Ardailhon o.p.

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